Châtiments et peine de mort dans le Bouddhisme.
Agulimala est une figure mythique de la littérature bouddhique. Son histoire est partiellement rapportée dans le « agulimala sutta », elle a été complétée et adaptée ultérieurement.
A l’époque de Bouddha, dans la ville de Savatthi au royaume de Kosala, les épées brillèrent d’un éclat particulier le jour de la naissance d’Ahinsaka. Ce fils de brahman arrivait au monde sous la constallation des voleurs, et l’augure anonçait son inexorable destinée de brigand.
Le roi, informé de cette prédiction, renonça cependant à supprimer l’enfant, convaincu qu’il agirait seul et non pas en chef de bande. Il pensait pouvoir l’arrêter dès que nécessaire.
Envoyé dans la célèbre université de Takkasila, Ahinsaka grandit en jeune homme studieux, exceptionnellement fort et intelligent, totalement dévoué à son professeur. Les autres élèves, jaloux de ses succès scolaires, complotèrent pour le discréditer au yeux du maître. Tombant dans le piège de la suspicion, celui-ci décida de se débarasser de cet étudiant fourbe et dangereux. A la fin de son enseignement, il réclama ses honoraires. Si Ahinsaka voulait tirer un profit de ses études, il devait lui rapporter un doigt de la main droite de 1000 personnes.
De retour à Kosala, l’élève s’attacha à satisfaire cette sinistre requête. Caché dans la jungle de Jalini, il terrorisa villageois et voyageurs, égorgant ceux qui passaient à sa portée. Pour ne pas égarer son butin il attacha les doigts en girlande autour de son cou. On le surnomma alors Angulimala (guirlande de doigts en Sanskrit).
Avec 999 morts à son actif, proche de son objetif, il aurait tué sa mère pour retrouver l’appaisement d’une vie normale. Celle-ci était justement à sa recherche pour l’avertir d’une batue de l’armée du roi, destinée à le capturer. La voyant arriver il se pépara à commenttre son plus horible crime, le matricide conduisant inéluctablement à une renaissance aux plus bas des enfers.
Le Bouddha ayant eu la vision de l’aide à apporter s’était mis en route et arriva sur ces lieux au même moment. Anguimala changea alors de cible, un ascète pouvant également compléter le compte. Il courru après le saint homme en brandissant son épée. Pourtant, malgrés sa vitesse, il n’arrivait pas à s’approcher, comme si une gigantesque force bloquait ses élans. Il interpella alors le moine, lui enjoignant de s’arrêter.
Je me suis arrêter depuis longtemps, répondit le Bouddha, j’ai renoncé à toute violence envers les êtres vivants. Tu devrais prendre le même chemin. Angulimala eu alors la révélation de l’enseignement du Bouddha et fut accepté comme Bikkhu, dans la communauté des moines. Il échappa ainsi à la justie du roi, mais pas à la vengeance des hommes. Les personnes ayant perdu, par sa faute, des êtres chers n’étaient ni consolées ni appaisées par sa conversion. Lapidé et bastonné le moine Angulimala finit par succomber à ses blessures.
Il assuma les fruits de son karma et mourut en Arahant, infléchissant ainsi le cycle de ses renaissances. Sans armes ni punition, seule la vision et le pouvoir exeptionnel d’un Bouddha pouvait induire un changment aussi spectaculaire. La fin tragique et la pression de l’opinion amenèrent le maître à édicter la règle du refus d’ordonner les criminels notoires. Les risques de dérapage était trop importants.
Ce sutta présente une apparente invraissemblance dans l’acceptation par l’élève d’un fardeau aussi exécrable. Le raisonnement logique ne donne cependant pas de réponse satisfaisante face au concept de karma, accumulé dans des vies précédentes et révélé par l’horoscope d’Ahinsaka. Utile de par son enseignment, cette légende n’a pas besoin de plus de vraisemblance.
Conclusions.
Dans la philosophie bouddhique il n’y a ni châtiments humains ni peine de mort. L’un des cinq Préceptes commande de s’abstenir de tuer et de nuire à toute créature, y compris les animaux et les insectes.
La légende d’Angulimala illustre la possibilité de changer et d’éduquer les pires criminels sans recourrir à la force et aux châtiments. Elle met en avant la compassion, offrant aux fauteurs le repentir et la posibilité d’actions positives, source de rédemption. Un condamné à mort, par contre, n’a plus la possibilité d’assumer son karma et va renaître avec son lourd contentieux criminel.
Paradoxalement, la peine capitale existe encore dans des pays bouddhistes. Le clergé n’intervient généralement pas, se réfugiant derrière la séparation des pouvoirs. Sur le plan de l’état, les châtiments et exécutions sont une vengance sociale (concept innaceptable dans le bouddhisme) et doivent avoir une valeur dissuassive (peu démontrée dans les faits).
Références – toutes accédées en novembre et décembre 2008
http://tarotcanada.tripod.com/Angulimala.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Angulimala
http://what-buddha-said.net/library/DPPN/ay/angulimaala.htm
http://www.accesstoinsight.org/lib/authors/hecker/wheel312.html
http://www.buddhanet.net/pdf_file/angulimala6.pdf
http://www.accesstoinsight.org/lib/authors/hecker/wheel312.html
http://everything2.com/e2node/Angulimala
http://www.accesstoinsight.org/lib/authors/hecker/wheel312.html
http://buddhism-eyes.blogspot.com/2008/09/turning-of-wheel.html
Angulimala Sutta: http://www.accesstoinsight.org/tipitaka/mn/mn.086.than.html
http://vipassanasangha.free.fr/t27_cinq_preceptes.htm